Triple frontière, trois ambiances

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Une triple frontière, c’est une drôle d’expérience. Nous avons atteint celle entre le Brésil, la Colombie et le Pérou, aux confins de l’Amazonie, il y a une dizaine de jours.

Nous arrivons par Tabatinga, côté brésilien, en fin d’aprem. Vite vite vite, nous filons au poste de police fédérale avant qu’il ne ferme pour effectuer les formalités de sortie du territoire brésilien.

Et d’un coup de taxi, nous rejoignons Leticia, en Colombie, pour passer la nuit. Les deux villes se touchent, mais la séparation est réelle : quand on regarde un plan, on s’aperçoit que les rues de chaque côté, sauf une, s’arrêtent pile à la frontière. Et les deux cités semblent très différentes. Tabatinga est une ville de garnison et, sur les berges du rio Solimões, son port grouille d’une intense activité. Leticia est plus calme, plus charmante.

Le lendemain, nous partons en quête d’un bateau pour rejoindre Iquitos, au Pérou. Vu l’état des bateaux lents, nous laissons tomber l’option « hamac sur le pont » et choisissons un bateau rapide (12 heures).

Et c’est là que nous découvrons la troisième ambiance de la triple frontière : l’île de Santa Rosa, côté péruvien. Comme notre bateau partira de Santa Rosa au milieu de la nuit, on nous a conseillé de dormir sur place. Nous disons donc adieu à la Colombie et traversons le fleuve. Nous voici au Pérou ! Sur les berges de l’Amazone et de ses affluents, les ports sont constitués de pontons, sorte de radeaux supportant des constructions, dont chacun correspond à une destination. Notre ponton, celui du bateau rapide vers Iquitos, comporte un « hôtel », où nous dormirons quelques heures avant de partir. En fait, la petite construction en bois est très sommaire…

En barque, nous gagnons la berge pour aller effectuer les formalités d’entrée sur le territoire péruvien qui, contrairement à ce que nous avions pu lire, vont s’avérer très rapides. Le village est fort différent de Tabatinga ou Leticia : pas de route asphaltée, des constructions en bois et étonnamment de nombreux bars et plusieurs boîtes de nuit.

Trois pays, trois ambiances, mais une constante : les monnaies circulent sans trop se soucier des frontières (le réal brésilien étant toutefois le mieux accueilli dans les trois pays).