Adam’s Peak, sacrée montagne sacrée

Quand on projette un séjour au Sri Lanka et que l’on se plonge dans les guides de voyage, Adam’s Peak (ou Sri Pada en cinghalais) s’impose assez rapidement comme un incontournable. Ce n’est pas son altitude (un petit 2200 mètres) qui fait de cette montagne un site exceptionnel. Non, c’est parce qu’il s’agit d’un lieu saint pour… quatre religions ! A son sommet, on trouve en effet une formation rocheuse considérée comme l’empreinte du pied de Bouddha par les boudhistes, de Shiva par les hindouistes et d’Adam par les musulmans ainsi que les chrétiens.

Mais là n’est pas la seule richesse de Sri Pada ! Son sommet offre des points de vue de rêve sur les vallées alentour et il constitue un poste d’observation idéal du lever du soleil. Pour cela, il convient d’arriver au sommet avant 6 heures. Qu’à cela ne tienne, le départ est donc prévu vers 2 heures du matin, avec deux personnes rencontrées dans notre guesthouse. Cette ascension, je la ferai sans Bertrand, toujours embêté par une tendinite sous le pied qui ne se décide pas a guérir.

Même s’il nécessiterait une bonne réfection, le chemin vers le sommet de la montagne sacrée est éclairé et complètement aménagé, composé de plans inclinés et (surtout) de marches. 5500 pour être précise.

5500 ! Soit 1000 mètres de dénivelé, que l’on sent bien passer. Les marches sont très irrégulières, l’ascension est dure, vraiment. Pour penser à autre chose qu’à ces maudites marches, j’observe les pèlerins qui montent, ceux qui descendent (ils ne sont pas là pour le lever de soleil, eux). Des jeunes, des familles avec de jeunes enfants, des mamies soutenues par de jeunes hommes… Tous ceux qui montent, pèlerins ou touristes, effectuent de nombreuses pauses pour reprendre leur souffle et soulager leurs jambes, plusieurs zones de repos sont d’ailleurs prévues où l’on peut acheter de l’eau et de quoi grignoter.

Dans les guides, on lit que pour des marcheurs non rapides, cette sacrée ascension demande trois heures et demi à quatre heures, nous pensions donc atteindre le sommet entre 5h30 et 6h. Quelle bonne surprise quand vers 5 h on me dit que je suis à moins de 10 minutes de l’arrivée et qu’il faut mieux patienter dans la dernière zone de repos, à l’abri du vent glacial, en buvant un thé.

Puis il est temps de parcourir les derniers 100 mètres pour assister au lever du soleil. Finalement il y a tellement de monde que je dois m’arrêter avant le sommet, mais de toute façon la vue est extraordinaire, les rouges, orange et roses flamboient tandis que le blanc de la brume s’est posé sur la vallée…

Une fois le soleil apparu et le ciel moins flamboyant, je me fraie un chemin vers le sommet et le temple, mais la foule est dense et le passage étroit, il faut encore patienter. Le but est de passer de l’autre côté de la montagne pour changer de vue et observer la drôle d’ombre qui est projetée dans la vallée. Au sommet, les pèlerins sont en prière, tandis que les touristes admirent le paysage. Drôle de cohabitation…

L’ombre est bien là ! Vous la voyez ? C’et le triangle sur les deux photos suivantes.

Et j’entame la descente ! Physiquement ce n’est toujours pas une partie de plaisir, mais apparaissent le superbe paysage, les temples et les champs de thé que l’on n’a pas eu l’occasion d’admirer à la montée. Et des pèlerins continuent à gravir les marches…

Il est 9 heures, contente d’être de retour à la guesthouse, vite une douche et un petit-déjeuner !